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Les figurines du Prince Fafa
21 avril 2019

Mon projet à moi : Acte I "la Brigade de fer"

Bon, pour "mon projet à moi que j'ai" concernant la Guerre austro-prussienne de 1866, j'ai choisi d'énumérer les articles en "actes" comme dans une pièce de théâtre, je vous préviens de suite, la représentation risque d'être longue !

Le sujet d'aujourd'hui est extrêmement actuel car l'unité présentée est la dernière en date peinte par les ateliers du Prince. Il s'agit de la seconde unité autrichienne accouchée de mes antrailles cette semaine (après la batterie d'artillerie vue en introduction de mon blog en mars) la "Brigade de fer" du général Poschacher, une des cinq brigades constituant le 1er Corps de l'armée autrichienne en 1866, sous les ordres du général comte Clamm-Gallas. Ce génie militaire commandait les troupes autrichiennes de l'armée "de l'Iser" en début de campagne, constituées de son corps, de la 1ère Division de Cavalerie légère (5600 sabres tout de même) et de l'armée saxonne sous le Prince Albert de Saxe. Elles étaient concentrées à l'Ouest de la frontière en Bohême.

 

Eduard Clam-Gallas

Clamminou lui-même

 

Ce brave homme se prit une telle veste à la bataille de Gitschin le 29/06/1866 qu'il comparut en cour martiale ! Son penchant pour la bouteille et son incompétence était semble t-il notoires. Il fut cependant épargné de part sa position sociale : conseiller aulique et précepteur impérial... excusez du peu, s'eut fait désordre. Il illustre parfaitement les tendences catastrophiques du népotisme pratiqué par la Cour des Habsbourg, et ses conséquences. Pourtant, un chef d'état major de qualité pour parer ces défauts lui avait été adjoint, l'énergique baron Gondrecourt, vétéran réputé. Mais visiblement, cela n'empêcha pas la catastrophe, Clamm-Gallas y gagna le surnom de "Tambour de l'armée" car il avait toujours perdu ses batailles... Le nom du patron du Ier Corps autrichien est cependant resté à la postérité non pour ses exploits guerriers - on le comprend - mais pour son hôtel particulier le "Palais Clamm-Gallas" à Vienne.

Palais Clam I

 

Palais Clamm IIsympa la bicoque ! Sont pas rancuniers ces Habsbourg

 

Après cette page "Kultur" (dixit Baldur), revenons à nos moutons : voici la brigade Poschacher toute fraîche, constituée des 30e et 34e Infanterie-Regiment ainsi que du 18e Jägers-Bataillon, baptisés "la Brigade de Fer".

20190416_104238IR 30 au premier rang

L'Infanterie-Regiment numéro 30 est "allemand", c'est à dire recruté dans les territoires "allemands" à savoir autrichiens, tchèques, italiens, slovènes ou polonais de l'empire. Il porte ici la distinctive "gris-brochet", un bleu très clair qui ressemble à notre "bleu horizon" de la Grande Guerre mais avec une touche de bleu moin prononcée.

20190416_104056le même en ligne

Le pantalon est bleu ciel, passepoilé de blanc, les parements des manches sont ronds et enfin le drapeaux est jaune, avec l'aigle bicéphale des Habsbourg, me semble t-il le blanc était destiné aux régiments dits "hongrois" où figure Saint-Etienne, leur Saint-patron.

 

20190416_104509IR 34 au premier rang cette fois

Ben tiens, les voilà les gugusses du 34e Régiment "hongrois". Recrutés dans la partie Sud de l'Empire, dans les districts hongrois, slovaques et autres slaves du sud, sachant que des régiments "croates" existaient également. Ce régiment porte la distinctive garance, bien connue de nos "piou-piou" avec parements en pointes aux manches, agrémentés d'un "litzen" blanc et des "culottes hongroises" possèdant un liseré noir et jaune. Enfin ici, plutôt des pantalons car z'ont pas fait les figs avec les culottes hongroises chez Old Glory pour la période 1859-1866. Ils l'ont fait pour le XVIIIe ou les guerres napoléoniennes mais là, c'est lacunaire alors tant pis. Mais bon, même sans pantalons moulants, ils ont des burnes mes hongrois.

20190416_104254vue de profil des deux régiments

La culotte est donc bleu ciel comme chez les allemands et le drapeau, blanc, comme expliqué plus haut. Ils portent tous la waffenrock (veste de combat) modèle 1861 qui remplaça le "Kittel" porté pendant la guerre de 1859 contre la France. La différence me demanderez-vous ? Et bien, une rangée de boutons au lieu de deux et le passepoil à la couleure distinctive régimentaire en moins sur les bord de la veste.

20190416_104105IR 34 en ligne

Alors, vous me direz, pourquoi "la Brigade de fer" ? Et bien parceque la brigade Poschacher fut une des rares unités autrichiennes de la guerre à avoir tenu tête victorieusement à des prussiens en surnombre pendant cette funeste campagne pour l'Empire.

En effet, le 25 juin 1866, au tout début de la campagne, durant le combat de Jung Bunzlau en Bohême (actuelle République tchèque), elle repoussa avec succès les attaques du IVe Corps prussien de von Fransecky. Elle contre-attaqua victorieusement ce dernier, après avoir fusillé allègrement ces satanés casques à pointes à partir du couvert d'un bois, les rejetant ensuite vigoureusement. Elle ne se replia qu'à la nuit. C'était le premier jour des combats et cela n'augurait pas trop mal de l'avenir, malheureusement cela n'allait pas durer !

Lors de cette journée, l'artillerie autrichienne se distingua pour la première fois. D'ailleurs, cette arme restera supérieure à son adversaire durant toute la campagne, étant entièrement équipée de piècess à chargement par la culasse et possédant une meilleure doctrine que son adversaire. Les prussiens s'en rendront compte et rectifieront le tir à notre détriment quatre ans plus tard !

Poschacherle général Poschacher von Poschach, ancien colonel de chasseurs tyroliens

Il faut tout de même préciser que la brigade subit tout de même des pertes sensibles lors de cette affaire, mais sa réputation était faite. La brigade Poschacher fut engagée à Podol le 26 juin, Münchengrätz, Gitschin le 29 juin et enfin à Sadowa le 3 juillet où son énergique commandant fut tué à la tête du 18e bataillon de jägers. Il fut l'un des trois officiers généraux autrichien tué lors de la bataille et son corps ne fut retrouvé qu'après plusieurs semaines grâce à un médaillon qu'il portait autour du coup !

 

De son côté, l'artillerie autichienne succomba totalement dans l'affaire, isolée, manquant d'un soutien d'infanterie directe pour la protéger, elle subit vaillamment les tirs de l'infanterie prussienne qui s'était rapprochée. Cette imprudence tactique se paiera à nouveau très cher à Sadowa.

20190309_115513booum ! Ici, le tube se charge par la bouche, c'est la version 1859... anachronique en 1866, z'ont pas fait les pièces à culasses chez Old Glory !

20190416_104403les copains tous ensemble

 

Enfin, pour terminer "Et les chasseurs du 18e bataillon de jägers" me demanderez-vous, "les chasseurs tyroliens hein, les chasseurs tyroliens mon bon Prince ? Où sont-ils ?". Ben, pas peint les chasseurs, les figs sirotent de la liqueur de mirabelle vers Nancy, ou du vin jaune... par conséquent cette brigade ne sera réellement complète que quand ils seront réalisés, mais avouez qu'il eut été frustrant, voir fâcheux (clin d'oeil Sylvain) d'attendre, non ? Promis, ils auront un billet spécial pour la peine, car ils firent également très bonne figure au combat pré-cité, barricadant un pont à la va vite et tiraillants comme des dinguos sur les pruscos qui prirent cher.

Bon, j'espère que cela vous aura bien plus et vous dis à bientôt, j'ai du ulhan sur le feu moi.

Ludiquement vôtre.

Rittmeister von Fabritz ou Prince Fafa ou capitaine Starck, ou Berni pour les intimes.

 

 

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Commentaires
L
Je sais que ce n’est pas le mot adéquat, mais je trouve ces figurines trop mignonnes. J’aimerais bien si mon fils avait une passion pour ce genre de chose, j’aurais pu l’aider avec ces petites peintures !
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Les figurines du Prince Fafa
  • Consacré à la peinture de figurines en plomb historiques, ce blog a la vocation de faire découvrir l'histoire militaire, les jeux de stratégies et les armées qui constituent ma collection.
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