"Le chic à la polonaise". Acte III mon projet à moi
Et oui, ces tenues sont d'un chic fou, quelle classe ! Un uniforme saillant et élégant, des couleures chatoyantes pour aller se faire tuer de façon brillante sur un quelquonque champ de bataille digne de l'enfer de Dante... ça va au niveau des rimes, je suis pas mal là ? Non ?
Bon, voici aujourd'hui le 11e Régiment de Ulhans autrichiens, sorti des ateliers Prince Fafa and Co cette semaine. Ce régiment était embrigadé en 1866 avec deux régiments de cuirassiers (10 et 12e) pour former la Brigade von Mengen. Cette brigade formait avec une autre la 3e Division de Cavalerie de Réserve commandée par le général von Coudenhove. Elle participa à la dantesque bataille de Sadowa. Bien entendu, les régiments de cuirassiers attendent dans leur boîte, cette brigade sera complétée de ces "gros frères" autrichiens dans un proche avenir.
ici, peut-être le "Ulhanen-Regiment n°5"
Les ulhans autrichiens étaient recrutés dans les provinces polonaises et croates de l'Empire des Habsbourg et composaient soit la cavalerie organique d'un corps d'armée, soit, étaient embrigadés avec les cuirassiers dans les trois Divisions de Cavalerie de Réserve de l'armée soit six régiments sur un total d'une douzaine.
Ulanka vert-foncé à revers à distinctive rouge, col, parements, liserés rouge. Cordon, épaulettes, raquette jaune. Pantalon droit liseré de rouge et renforcé de cuir noir, ceinture-écharpe jaune et noire. Le régiment se distingue des autres par la distinctive de la shapska (coiffure typiquement polonaise) dont le pavillon est de couleure cramoisie pour ce régiment. Le clairon se distingue par son plumet rouge, comme dans toute la cavalerie autrichienne et enfin, le jaune est remplacé par du doré pour l'officier, évidemment.
L'ulanka est une veste polonaise à parement en pointe, à deux rangée de boutons et au devant de la forme ci-dessous, elle est élégamment évasée au niveau de la "jupe". Elle fut portée par tout les ulhans et autres lanciers de l'époque, de 1850/60 juqu'à la première Guerre Mondiale.
ulanka allemande "feldgrau" de la ¨Première Guerre Mondiale
Elle a remplacé la "kurtka" vers 1861 dans l'armée autrichienne, cette dernière était de la même coupe sauf que la jupe n'existait pas, elle possédait des basques. A oui, au dos de l'ulanka, des liserés rouge qui remontent, de la ceinture vers les épaules et de même, au dos des manches un fin liseré rouge est visible. Chic à l'extrême ces polonais. Observez les vues de dos des figurines, je les ai peint.
kurtka d'un officier des Lanciers de la Garde Impériale française du Second Empire
Après ce petit intermède uniformologique, revenons à nos ulhans autrichiens, j'ai prévu d'en faire cinq régiments, j'avoue avoir pris énormément de plaisir à les peindre. Je trouve les couleures harmonieuses, les fanions sur la hampe des lances sont également sympas et ajoutent un "plus" aux figurines, bon il ne faut pas avoir de gros doigts boudinés pour la phase collage, sinon cela risque d'être la prise de tête, certains ce reconnaîtrons...
la plaquette de commandement avant vernissage et soclage
Deux plaquettes donc, formant un régiment composé de 600 ulhans au total, chaque plaquette représente 300 cavaliers.
les deux plaquettes au soleil avant la réalisation des socles
Les figurines sont des "French Guards FPW Lancers" période 1859/1871 de chez Old Glory, la marque a sortis des lanciers pour les autrichiens mais je préfère les choisir dans cette référence car les graveurs de chez Old Glory se sont inspirés d'une planche de Knötel ou un ulhan porte sa ulanka en sautoir, comme une pelisse de hussard. Je trouve cela très moche, d'autant que s'était une pratique non règlementaire et exceptionnelle. Ce choix de gravure est étonnant pour l'ensemble de la série, une figurine aurait suffit, alors j'ai préféré transformer les Lanciers de la Gardes Impériale française (magnifiques) en ulhans autrichiens, c'est simplissime :
- un coup de pinceau horizontal au niveau du haut des cuisses pour transformer la "kurtka" en "ulanka",
- un coup de pinceau sur le ceinturon originellement blanc, converti en ceinture-écharpe jaune et noire et zou, le tour est joué ni vu ni connu !
Voilà, une réalisation des plus agréable, terminée jeudi soir. Vraiment du plaisir d'autant que six figurines, c'est peu et la sensation "d'abattage peinturluristique" est totalement absente. Bon, j'attaque deux phalanges et leur re-soclage, vous vous doutez donc de la teneur du prochain article, à bientôt bande de moules ! Mais attention, j'ai sorti de l'infanterie autrichienne des sachets, alors...
Ludiquement vôtre,
Rittmeister von Fabritz